La directrice du service de la gestion des milieux de vie, Caroline Langevin, a participé la semaine dernière à une discussion organisée par l’Université de Sherbrooke. Sur le thème Parlons logement public, les panélistes ont échangé sur les pratiques innovantes dans les offices municipaux pour prévenir les évictions.
À l’instar de Caroline, les personnes suivantes étaient autour de la table : Paul Morin, un chercheur de l’Université de Sherbrooke, Geoffrey Lain, directeur de la gestion des milieux de vie de l’OMH de Québec et Mario Bousquet, directeur du centre d’accès et d’accompagnement au logement subventionné.
Selon les recherches, l’éviction représente l’une des principales voies qui mènent les personnes à l’itinérance. Elle est également associée à des problèmes de santé auprès des adultes et des enfants, comme des troubles d’anxiété, de consommation, de dépression et de suicide.
Stabilité résidentielle
C’est autour de la nouvelle vision de son service que Caroline a commencé sa présentation : déployer autour du locataire le soutien nécessaire lui permettant une stabilité résidentielle tout en assurant la cohésion sociale au sein des habitations, en collaboration avec l’ensemble des services de proximité.
Dans un contexte de crise du logement et d’augmentation du nombre de personnes en situation d’itinérance, le service de la gestion des milieux de vie a choisi d’être un acteur de changement et de recentrer ses actions autour de la stabilité résidentielle.
Qu’est-ce que la stabilité résidentielle?
C’est la capacité et la possibilité pour une personne d’habiter un logement de manière stable. Selon les recherches, habiter un logement stable prévient les problèmes de santé. À l’inverse, l’instabilité est associée à des difficultés à payer son loyer, à une augmentation des risques de maladies cardiaques et d’hypertension artérielle, etc. et pour les enfants des retards de développement physique, émotionnel et intellectuel et un risque de troubles de santé mentale à l’âge adulte.
Projet Porte-clés
Nous savons que dès que les mesures procédurales sont prises par l’OMHM, la nature de la relation devient antagoniste. Dans la majorité des cas, les locataires n’ont pas accès à du soutien dans les cas précis d’évictions et se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes pour tenter de s’extirper du processus qui est souvent mal compris et rempli d’embûches. En effet, il existe très peu d’organismes qui offrent un service d’accompagnement flexible et gratuit tout au long du processus jusqu'aux démarches du Tribunal administratif du Logement (TAL).
La Mission Old Brewery (MOB) est donc rapidement devenue le partenaire tout indiqué pour nous soutenir puisque l’organisation travaille déjà auprès des personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir, en leur apportant un soutien concret comme des programmes de prévention, des services d’urgence avec soutien psychosocial et des initiatives de relogement.
Avec le projet Porte-clés, qui est encore un projet pilote, l’équipe de MOB agira en pré-éviction auprès des personnes que l’OMHM aura identifié comme à risque. Comme le mentionne Caroline, « le HLM n’est pas toujours le logement approprié ». Parmi ses nombreuses expertises, MOB peut accompagner la personne, développer des plans d’intervention et même aider la personne à trouver le logement qui répond à ses besoins.
Le projet pilote vise à soutenir 35 ménages d’ici la fin de 2024 à risque d’éviction.