C’est la première fois que l’OMHM doit démanteler des escaliers et une partie de la fondation d’un bâtiment pour installer une plateforme élévatrice. Des travaux inédits qui soulèvent de nombreux défis comme l’explique Edgar De Léon, directeur de projets aux habitations Hochelaga et architecte de formation.
Située dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, cette tour de 11 étages pour aînés compte deux entrées dont aucune ne disposait d’aménagement pour les personnes à mobilité réduite. Ne répondant pas au code du bâtiment, l’OMHM devait rectifier la situation. En 2019, une consultation avec les locataires a été tenue en compagnie de l’architecte Pierre Richard d’Archiconcept, lui-même à mobilité réduite. M. Richard a rapidement compris les enjeux des locataires et a apporté des solutions adaptées à la réalité des personnes à mobilité réduite tout en proposant une alternative inédite liée à la configuration particulière de l’entrée principale du bâtiment. «Qu’un architecte à mobilité réduite se présente devant des locataires pour parler de cet enjeu, c’est du jamais vu pour moi! Rapidement, j’ai senti que les locataires nous faisaient confiance», mentionne Caroline Stewart, agente de liaison.
Une structure architecturale particulière
L’entrée principale du bâtiment donne un accès immédiat, à gauche, à la salle communautaire. Face à l’entrée, plusieurs escaliers dirigent les usagers vers les ascenseurs, quatre logements, une buanderie et les casiers postaux. Une personne en fauteuil roulant ne pouvait donc utiliser cette entrée ni se rendre dans la salle communautaire par l’intérieur. Elle était donc obligée de prendre l’entrée secondaire située sur le côté du bâtiment, en bas d’une petite pente, été comme hiver.
La solution proposée
L’idée est d’installer une plateforme élévatrice à l’entrée principale. Pour ce faire, la moitié des anciens escaliers ont dû être démantelés ainsi que la dalle de la fondation de l’immeuble, pour pouvoir installer les mécanismes de fonctionnement. Démanteler la moitié d’un escalier est un casse-tête, car il faut que le reste de l’escalier demeure opérationnel et sécuritaire! Comme dans plusieurs projets, dû à la pandémie, le chantier doit vivre avec des délais de livraison plus longs que de coutume. La plateforme devrait être livrée ce printemps, retardant ainsi d’environ 6 mois la fin des travaux.
Le rez-de-chaussée étant condamné, il a fallu reloger quatre locataires, déplacer la buanderie et les cases postales. La buanderie a suscité beaucoup d’organisation. Les plombiers et électriciens de l’OMHM ainsi que la préposée à l’entretien et aux réparations, Ariane Daigle, ont été sollicités pour installer une laveuse et une sécheuse dans quatre logements vacants. Un horaire a également été mis en place pour optimiser leur usage. Les casiers postaux ont dû être installés à l’extérieur devant l’entrée principale. Cela n’était pas idéal, mais il n’y avait pas d’autre endroit. Les locataires sont très contents.
Des locataires résilients
Malgré le bruit et les changements dans leur routine quotidienne, les locataires se sont habitués à vivre un chantier hors de l’ordinaire. Selon le directeur d’habitations, Luc Dagenais, le rôle des employés est aussi de rassurer les locataires : «Il est important de rester calmes et rassurants. Un chantier change la vie des résidants qui ont l’habitude d’aller et venir à leur guise. Depuis quelques semaines, ils ont un horaire précis pour faire leur lavage. Du côté des opérations, il faut aussi s’adapter et changer ses façons de faire. La collaboration de la préposée à l’entretien et aux réparations, Ariane Daigle, a été très précieuse à cet égard. Elle a fait preuve d’une belle flexibilité. Avec le va-et-vient des ouvriers, certains endroits se salissent plus rapidement et requièrent plus de soins. C’est pour le mieux, on aura bientôt un beau bâtiment», conclut-il.