Bâtir la sécurité communautaire en HLM : une nouvelle instance montréalaise !

Nouvelle
Isabelle Pépin, directrice générale de l'OMHM, en compagnie de Benoit Dorais, maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, et de Steve Dassylva, inspecteur et chef de la division de la prévention et de la sécurité urbaine au SPVM.

Isabelle Pépin, directrice générale de l'OMHM, en compagnie de Benoit Dorais, maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, et de Steve Dassylva, inspecteur et chef de la division de la prévention et de la sécurité urbaine au SPVM.

Le 10 octobre dernier, une centaine de personnes se sont réunies au Centre culturel George-Vanier pour une journée de réflexion sur la sécurité communautaire en HLM, un forum organisé par l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), en collaboration avec l’Institut du Nouveau Monde (INM). 

Des représentants de tous les horizons — gestionnaires et locataires de l’OMHM, professionnels des milieux communautaires, de la santé, de l’éducation, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), et bien d’autres — ont répondu à l’appel de cette concertation sur un sujet crucial : la sécurité dans les HLM. Dès les premiers instants, on pouvait sentir la motivation de faire avancer les choses chez tous les participants.  

D’entrée de jeu, Isabelle Pépin, directrice générale de l’OMHM, a rappelé toute l’importance du défi : « Sachant qu’il y a 55 000 locataires, 10 000 jeunes de moins de 25 ans dans les HLM, 108 associations de locataires et des dizaines d’organismes communautaires et institutionnels dans les milieux de vie de l’OMHM, il est nécessaire d’agir de manière coordonnée au niveau de l’île de Montréal pour renforcer la sécurité et le bien-être dans tous les milieux ». Bien d’accord, Benoit Dorais, maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, a par la suite souligné l’importance des collaborations existantes et à venir : « L’Office est toujours un partenaire de choix incroyable. Pour des milieux sécuritaires, ça prend de l’humain, du ressenti, des expériences innovantes, ça prend des gens qui se prennent en main. Il faut que tous les partenaires collaborent pour que les gens qui y vivent puissent se dire non seulement je suis en sécurité, mais je me sens en sécurité, je me sens bien. On compte sur vous ! » L’appel était lancé.

Des présentations, des discussions… de nouvelles collaborations

La première partie du forum a été consacrée à des exposés au sujet d’initiatives desquelles s’inspirer, aux échelles internationale et locale. Dans un moment fort de la journée, Patrick Benjamin, directeur de l’organisation communautaire, et les nombreux partenaires impliqués ont partagé leurs expériences et apprentissages acquis au cours du Projet d’accompagnement, de référence et d’intervention (PARI) avec une passion communicative. En cours depuis plus de dix ans dans la Petite-Bourgogne, ce projet exemplaire a eu un impact positif significatif dans les habitations et le milieu.

En après-midi, les invités pouvaient participer à deux de quatre ateliers, au choix : la confidentialité, les freins à la collaboration, les initiatives des locataires et les initiatives jeunesse. Comme l’a exprimé Benoit Châtelain, directeur général du Centre des jeunes Boyce-Viau, en cours de journée : « On est souvent très seul dans nos milieux, on a avantage à se connaître et à collaborer ». Ainsi, chaque atelier a offert la possibilité aux participants de discuter de leurs expériences concrètes et variées, dans le but d’enrichir la portée de leurs actions et de renforcer des alliances au profit de leurs communautés. Parmi les conférenciers se trouvaient des locataires venus pour faire connaître les nombreuses initiatives entreprises par les locataires eux-mêmes. Ils ont fait rayonner l’importance de leur engagement et ont mis en lumière la force et le nombre des associations de locataires, comme l’a expliqué Marie-Soleil Hamelin, secrétaire du Comité consultatif des résidants (CCR) : « Je ne suis qu’une membre du CCR, mais derrière moi, il y a 10 000 locataires de HLM ! ». 

Au-delà de la fortification de liens prometteurs entre les divers acteurs des milieux communautaires, le forum a permis de soulever quelques observations à considérer pour l’amélioration de la sécurité dans les milieux HLM : 

– Les bonnes pratiques en matière de sécurité communautaire sont méconnues et il y a nécessité de mieux les documenter ; 

– Les divers acteurs d’intervention pourraient renforcer leur communication et leur concertation ;

– Le financement des projets, réparti entre plusieurs bailleurs de fonds, est un enjeu.

Ces observations ont mis en lumière l’absence d’un maillon permettant de mieux répondre aux besoins d’ensemble : un lieu de concertation, de coordination et de partage des connaissances et pratiques entre les diverses parties prenantes. 

Une concertation prometteuse

Alors que l’on attendait le discours de clôture, l’effervescence des discussions, motivée par de nouveaux liens de collaboration ficelés au cours de la journée, préparait bien à la proposition finale de l’événement : la création d’une instance montréalaise dédiée à la sécurité communautaire dans les HLM.

De nombreuses organisations se sont montrées prêtes à poser les premières pierres de cette instance, promettant d’y collaborer, ainsi que l’a illustré avec enthousiasme Steve Dassylva, inspecteur et chef de la division de la prévention et de la sécurité urbaine au SPVM : « Les maillons étendus sur une table ne sont pas aussi forts que lorsqu’ils sont tous attachés, comme une chaîne solide. Chacun est un maillon. On doit se rattacher les uns avec les autres ».

Comme l’a déclaré Rouzier Métellus, adjoint à la direction générale de l’OMHM, pour conclure l’événement : « Ensemble, nous avons le pouvoir de changer les choses ». Le message était clair : il est temps de transformer ces discussions en actions et de poursuivre sur cette lancée pour créer ensemble un avenir qui permettra à chaque locataire de se sentir en sécurité, chez lui, dans sa communauté​ et dans son quartier. À percevoir les liens qui se sont solidifiés, à ressentir la mobilisation de toutes les parties présentes, ça promet.