Entre le personnel employé par l’Office et les résidants, il existe des alliés dont l’apport est inestimable : les intervenants en milieu de vie. Nous tenons à souligner l’importance de leur travail.
Les intervenants occupent un rôle particulier, très humain. Ils ont un point de vue unique sur les résidants et leur milieu de vie : en étant proches de leur réalité et quotidiennement à l’écoute de leurs besoins, ils créent des liens de confiance uniques et précieux. Leurs actions permettent aux résidants de mieux s’approprier les ressources de leur environnement, de favoriser la construction de leur estime personnelle et leur participation à la vie collective, bref, de s’émanciper.
Bien qu’ils entretiennent un lien fort avec nos organisateurs communautaires, ils sont employés par divers organismes externes. Autant leur identité que leur rôle peuvent être méconnus, si bien que, parfois, les résidants croient que les intervenants sont des employés de l’Office.
Un apport inestimable à souligner
En 2017, le Service du développement communautaire et social (qui fait maintenant partie du Service de la gestion des milieux de vie), en collaboration avec les nombreux partenaires dans les milieux, a lancé un comité mixte formé d’organisateurs communautaires de l’OMHM et d’intervenants employés par des partenaires, dans le but de mieux arrimer les actions auprès des résidants et de faciliter la collaboration. L’une des premières actions du comité a été de lancer une Semaine annuelle des intervenants en milieu de vie pour souligner leur apport inestimable.
Cette année, à cause de la pandémie, la Semaine des intervenants en milieu de vie n’a pu avoir lieu. Pourtant, en ces temps particuliers, le travail des plus de quatre-vingt intervenants travaillant dans les milieux gérés par l'Office n’a jamais été aussi essentiel. Grâce à l’initiative de Michèle Daniels, organisatrice communautaire à l’OMHM, nous avons pu rencontrer quelques intervenants pour nous parler de leur travail cette année : Pierre Malchelosse, Manon Martin et Mong Hieu Nguyen. Micheline Gravel a aussi participé en nous partageant quelques souvenirs grâce à ses photos.
Les intervenants nous racontent
Pierre explique comment les intervenants ont dû s’adapter à la situation pandémique : «On ne pouvait pas se promener dans les HLM ni avoir accès aux locaux communautaires. C’était un défi, mais nous nous sommes adaptés en effectuant beaucoup plus de porte-à-porte et d’écoute téléphonique que d’habitude».
«Notre mission première était certainement de briser l’isolement, poursuit Mong Hieu. Nous avons dû beaucoup improviser, imaginer de nouveaux plans d’intervention qui prenaient en compte les mesures et restrictions. Si nous sentions une détresse, nous pouvions rappeler le locataire deux ou trois fois par semaine. Nous nous sommes concentrés à conserver la santé mentale et physique des locataires. Parfois, je leur suggérais : ”Marchez en me parlant!”. Nous devions nous assurer de leur sécurité alimentaire en distribuant des paniers de nourritures chaque semaine».
«Certains locataires, par peur, ne voulaient plus sortir de chez eux, alors nous leur apportions des équipements de protection contre la COVID et nous allions parfois faire l’épicerie pour eux. Ça avait l’avantage de pouvoir entretenir nos liens individuels», rajoute Pierre.
«Nous avons imaginé des manières de combiner l’aide alimentaire aux moyens de briser l’isolement. Par exemple, nous avons organisé des ateliers de cuisine communautaire en mode virtuel, à l’aide des ingrédients se trouvant dans les paniers, raconte Manon Martin.
C’était un autre énorme défi que d’apprendre soi-même à utiliser les plateformes de communication numériques comme Zoom, puis de guider les locataires pour leur utilisation. Il le fallait de toute façon, car ces plateformes sont devenues essentielles pour communiquer dans le cadre du travail ou de l’école. Nous avons occasionnellement joué le rôle de techniciens informatiques, car tout devait se faire en ligne : rendez-vous de dépistage et de vaccination, impôts... Nous ne pouvons exécuter leurs tâches pour eux, mais nous désirons les soutenir autant que possible. Nous nous sommes vraiment bien adaptés, mais ça demeurait malgré tout vraiment agréable de pouvoir se retrouver partiellement durant les quelques événements qui respectaient les mesures assouplies durant l’été!»
Malgré la charge de travail, les intervenants ont bien ressenti la reconnaissance des locataires, qui leur exprimaient régulièrement à quel point leur travail est essentiel.
Michèle souhaite préciser en terminant que tout le monde redoutait des éclosions, mais qu’il en est finalement survenu relativement peu. Elle croit que c’est en partie grâce à l’indispensable travail des intervenants, qui se sont assurés de sensibiliser les locataires aux mesures sanitaires, malgré les difficultés de communication, l’isolement et les barrières linguistiques. Grâce à eux, les locataires se sont sentis moins seuls, ils ont reçu des ressources essentielles supplémentaires comme de la nourriture et les campagnes pour encourager la vaccination se sont bien déroulées. Elle est très reconnaissante du travail qu’ils ont accompli durant cette année atypique!
Des liens «tissés serré»
Les intervenants présents à cette discussion reçoivent avec plaisir cette reconnaissance de Michèle. Mong Hieu tient à ce que soit souligné à quel point l’organisatrice communautaire a été d’un «grand, grand soutien pour leur travail». Il ne fait aucun doute : le lien qui unit ces personnes qui œuvrent chaque jour au bien-être des résidants est fort et chaleureux. Michèle confirme qu’elle n’a jamais été aussi proche des intervenants! Ainsi, presque ironiquement durant une année où nous avons tant été affectés par l’isolement, nous pouvons nous rappeler que lors de situations éprouvantes des liens peuvent aussi se resserrer : c’est bien ce qu’on observe entre les organisateurs communautaires, les intervenants de milieux et les résidants.
Pour ce travail sur le terrain qui fait une grande différence, nous vous remercions!