Un retour attendu aux habitations Nicolet

Nouvelle
« J’ai hâte d’ouvrir la porte de mon chez-moi et de pouvoir jaser avec mes voisins. » -Fernand Turgeon

« J’ai hâte d’ouvrir la porte de mon chez-moi et de pouvoir jaser avec mes voisins. » -Fernand Turgeon

Fernand Turgeon se remémore de bons souvenirs de son logement aux habitations Nicolet. Il y a six ans, il a dû quitter son quartier en raison des travaux majeurs dans son immeuble et les locataires étaient de retour dans l'immeuble entièrement rénové en avril dernier. Dix jours avant son retour, il s’est entretenu avec nous et a partagé son expérience et ses histoires.

Quitter Hochelaga pour le Plateau
« À mon âge, déménager, c’est quelque chose! » nous dit Fernand, qui a presque 90 ans, mais qui a encore 20 ans dans son coeur. Une canne à la main, un appareil auditif pour mieux entendre, il demeure très actif. À l’annonce du déménagement, il n’avait pas vraiment le choix de quitter son quartier et s’est senti coincé. Son truc pour faire face à ce défi? S’accrocher au positif. « Je rêvais de la rue Mont-Royal, j’allais vivre dans un beau quartier, pouvoir me promener dans les commerces, voir la vie qui bouge sur le Plateau », pensait-il. Les temps ont changé et son souvenir n’allait plus avec la réalité d’aujourd’hui. Il a vu les rues se vider, les magasins fermer. Il y a peu de monde de son âge dans le quartier : « Les vieux ne sont plus présents. Il y a une séparation entre les jeunes et les vieux. Les gens sont stressés, pas trop souriants. Les jeunes payent des loyers de fous, et les commerçants aussi. Ils vivent à plusieurs dans le même logement pour pouvoir habiter le quartier », a remarqué Fernand. Il est donc resté fidèle aux commerçants d’Hochelaga, où les articles sont parfois jusqu’à trois fois moins chers que sur le Plateau.

Un jour à la fois
Souriant, chaleureux et drôle, Fernand Turgeon n’allait pas se laisser atteindre. « On est de passage ici. Si l’on ne profite pas de la vie maintenant, demain, on ne sera peut-être pas là. Il faut vivre au jour le jour, et j’espère vivre comme ça jusqu’à ma mort », raconte-t-il. Ce qui l’a motivé, au cours des dernières années, c’est de savoir qu’il reviendrait dans son logement, dans son quartier, c’est de savoir qu’il allait revoir ses amis aux habitations Nicolet. »

14 ans de vie de quartier
Hochelaga, c’est le quartier de Fernand, son chez-lui où il se sent en sécurité depuis plus de 14 ans. Quel truc propose-t-il pour aider les locataires qui vivront un déménagement prochainement? « Il faut prendre ça en riant, sinon on ne s’en sort pas », répond Fernand Turgeon en éclatant de rire.