18 ans d’engagement à Marie-Victorin

Nouvelle
Lorraine Doucet lors d'un événement organisé pour la Fondation de l'OMHM en 2011.

Lorraine Doucet lors d'un événement organisé pour la Fondation de l'OMHM en 2011.

Le Phare intervient auprès des familles de Rivière-des-Prairies depuis près de 35 ans. Implanté aux habitations Marie-Victorin, cet organisme travaille auprès des familles du plan d’ensemble, mais également auprès des enfants du quartier. Jusqu’à tout récemment, Lorraine Doucet était directrice du Phare où elle a œuvré pendant 18 ans. Voici un article permettant de mettre en valeur le travail important des intervenantes et intervenants de milieu dans nos habitations.

Rencontre avec une femme de cœur engagée auprès des familles des habitations Marie-Victorin et de l’arrondissement Rivière-des-Prairies. Elle a quitté ses fonctions en juillet dernier pour une retraite (active) bien méritée. Lorsque l’on demande aux résidants de nous parler du Phare, ils disent que c’est leur deuxième famille. C’est en partie grâce à Lorraine qui a insufflé cet esprit, avec l’aide de son équipe. Sexologue de formation, Lorraine a travaillé dans le milieu communautaire, notamment Les Auberges du cœur avant d’arriver au Phare. Elle s’y est investie pour que les familles y trouvent un lieu d’appartenance où elles peuvent se retrouver, être entendues, rêver de projets et les réaliser dans leur collectivité. Le Phare leur appartient. Son souhait en arrivant au Phare était que les gens se parlent, se rencontrent et qu’il y ait de la place pour tout le monde. D’ailleurs, la clé du travail en milieu HLM, selon elle, est de prendre le temps d’écouter les résidants, de leur poser des questions et d’apprendre d’eux.

Qu’est-ce qui fait que les employés restent longtemps au Phare?

LD. Je pense que nous avons instauré un art de vivre professionnel. On prend le temps de se parler, de se demander comment ça va? On commence toujours la journée ensemble par un café et on prend le thé à l’heure du midi, tous les jours. On travaille en équipe, on prend les décisions ensemble. Parfois, j’aurais fait les choses différemment, mais on travaille en équipe, il faut qu’on s’ajuste.

Ta source d’inspiration?

LD. Avec le recul, c’est Françoise Dolto qui m’a le plus influencée. Parce que dans le fond, c’est de l’éducation qu’on fait.

Ce qui t’a motivé tout au long de ces années?

LD. Les enfants et les familles étaient ma source d’inspiration. Je me souviens d’une petite fille avec des défis particuliers. Elle n’avait pas toujours de billets pour prendre le bus pour aller à l’école. Je lui en fournissais, parfois ça venait de ma poche, je l’encourageais. Elle m’a remercié plus tard d’avoir cru en elle.

Qu’est-ce tu aurais voulu faire, mais n’a pas pu?

J’ai travaillé sur les agressions sexuelles, mais ça n’a pas avancé autant que je l’aurais voulu. On en parle plus, on le reconnaît plus, mais c’est encore tabou. Dans le quartier aussi, les partenaires en parlent un peu plus, mais il y a encore du chemin à faire.

Qu’est-ce qui était le plus difficile?

La reddition de compte et la gestion du personnel!  Pour que les résidants se sentent en famille quand ils viennent au Phare, il faut tout un doigté pour que l’équipe crée cet esprit et cet accueil et que ça se sente quand les résidants sont là. Quant à la reddition de compte, chaque subvention a ses propres exigences et ça prend plusieurs subventions pour tenter de répondre aux besoins du milieu.

Quel est le défi de l’intervention en HLM?

Trouver des gens qui veulent y travailler. Les jeunes veulent souvent rentrer tout de suite en institution. Les salaires sont meilleurs, même pour les stages, c’est plus difficile qu’avant de faire appel à la relève.

Comment conclure?

J’ai mené mon parcours dans l’harmonie, j’ai été capable de passer par-dessus les défis. Je suis fière de ce que j’ai accompli. Je pars le cœur léger et je n’ai pas de regret. Aujourd'hui, je souhaite bonne chance à Yannick Gallant, qui a pris le flambeau avec une approche de gestion participative.